Le titre de cet article peut paraitre soit ronflant, soit déjà rebattu. Et pourtant, il s’agit bien de remettre l’élève au cours de ses apprentissages à travers cette activité.
Une capsule vidéo est « une séquence vidéo, généralement courte et scénarisée, permettant de développer une idée, une notion ou un thème. […] Le terme de “capsule” nous arrive du Québec où il désigne toute “production écrite, orale ou audiovisuelle qui traite, de manière condensée, d’un sujet ou d’un thème donné” (MédiaFICHES). Les capsules vidéos sont innombrables sur le Net, généralement produites, dans le cadre d’une approche multimédia, par des médias traditionnels (Comprendre le réchauffement climatique en quatre minutes, Le Monde, 04/11/2016 à 16h57) ou, dans le cadre pédagogique, par des enseignants désireux de mettre en ligne des contenus vidéos, dont les enfants et adolescents sont très friands, souvent regroupées sur des chaines Youtube.
Dans le cadre des séances précédées d’une classe inversée, je propose aux élèves plusieurs vidéo et capsules vidéos de ce type, afin que les notions à acquérir soient abordées avant la séance d’activités en classe. Il ne s’agit cependant pas ici de l’utilisation de ces vidéos, ni d’aborder la technique de création d’une capsule vidéo, mais de traiter le contexte pédagogique, les compétences mises en jeu et les conseils techniques à suivre pour que les élèves créent eux mêmes les capsules vidéos.
Tout le monde sait bien que lorsque les élèves doivent réaliser une recherche pour rendre un devoir, il restera de leurs recherches de petites choses dans leur mémoire. Et l’enseignant espère qu’ils y trouveront un intérêt, qu’ils en retiendront un maximum et qu’ils produiront un travail de qualité et – rêvons un peu -, original et agréable à consulter.
La réalité est en général toute autre. En guise de travail écrit, d’affiche grand format, d’exposé oral demandé, les élèves rendent souvent un copié-collé de ce qu’ils ont trouvé sur Internet, des découpages et des collages approximatifs et une présentation orale hésitante et surtout chronophage. Bref, pas de quoi inciter les enseignants à investir du temps sur ce type d’activité et, par voie de conséquence, les compétences associées à la recherche documentaire, l’éducation aux médias et à l’information (EMI), la communication et à la rédaction ne seront que peu ou pas évaluées au long de la scolarité de l’élève.
Les avantages de demander aux élèves de réaliser des capsules vidéos sont multiples :
Vous pouvez penser que tout ceci est bien intéressant, mais peut-être un peu angélique, car la seule motivation de créer une vidéo peut ne pas être suffisante pour pousser une majorité d’élèves à se mettre à la tâche. Je dispose deux motivations supplémentaires :
Cette question est épineuse pour tous les enseignants. Il y a une décennie, disposer d’une caméra – un camescope, la plupart du temps – était un luxe dans un établissement scolaire. C’était d’ailleurs souvent l’enseignant qui fournissait l’engin. Plusieurs possibilités techniques sont désormais possibles, elles sont détaillées ici.
Sans entrer dans les typologies utilisées en recherche didactique sur les capsules vidéos, voici les catégories de capsules vidéos qui me paraissent facilement envisageables pour une réalisation par les élèves selon deux aspects : la nature et la technologie. Des exemples et des outils pour réaliser des capsules vidéos sont présentés à la page Créer une capsule vidéo.
La nature de la capsule vidéo ne désigne pas sa forme : ce sera bien une vidéo à l’arrivée ! En revanche, elle désigne son positionnement par rapport au chapitre en cours. La capsule vidéo peut porter sur :
La technologie ne désigne pas le logiciel ou l’app qui permet de réaliser la capsule vidéo, mais la source des images de la vidéo :
La consigne destinée aux élèves a été distribuée, pour la première capsule vidéo, après que les élèves ont visionné des exemples de capsules vidéos professionnelles. Elle indique que les élèves doivent expliquer un phénomène et non simplement raconter les choses. Ceci est destiné à inciter l’équipe de producteurs à envisager une capsule au terme de laquelle le public doit avoir tout compris du sujet. Par conséquent, l’enseignant doit veiller à ce que rien, ni dans le scénario, ni dans les images à l’écran, ni dans le commentaire audio ne doit rester dans l’ombre : un mot scientifique doit être défini, à l’écran ou en voix off ; tout ce qui se produit à l’écran doit être expliqué. Les élèves sont ainsi amenés à explorer l’ensemble des connaissances relatives au phénomène puisqu’ils doivent l’expliquer, voire réviser des pré-acquis, sans les y amener de manière frontale.
La liste de documents ci-dessous est proposée aux élèves afin d’avoir accès à la consigne en cas de besoin, mais également pour mettre à disposition les fiches-méthode sous forme de vidéos. Dans le cas des diaporamas, un gabarit est mis à leur disposition afin de garder une charte graphique dans l’ensemble des capsules vidéos :
Les recommandations précisent la consigne (liste des sujets, des tâches à accomplir), tout en verbalisant les attendus. La lecture commune de cette fiche, qui peut rapidement être un peu sèche, s’apparente à la lecture du scénario effectuée classiquement entre le réalisateur et les acteurs : elle vise à partager la compréhension de tous les élèves du travail à effectuer, à poser des questions, à faire des propositions, mais aussi à s’amuser. Il m’arrive, lorsque les sujets d’une capsule sont nombreux, de répartir les sujets en faisant jouer un représentant de chaque équipe à shifumi !
Enfin, le premier niveau de l’évaluation par curseur est lu avec les élèves pour communiquer les attendus de l’enseignant. Ces objectifs doivent être compris et surtout partagés par les élèves. C’est un contrat pédagogique qui doit être conclu : l’enseignant peut ainsi demander aux élèves de reprendre leur travail à quelque étape afin de l’améliorer au regard de ce contrat ; les élèves peuvent faire des propositions qui leur semblent rendre leur production plus originale, plus claire, plus proche de leurs sensibilités et l’enseignant doit les entendre.
Les étapes de la création d’une capsule vidéo sont calquées sur celles de toute production audiovisuelle, bien entendu avec une adaptation aux niveaux élèves. Les éléments présentés ici sont issus de ma pratique pédagogique, ils sont bien entendus modifiables, criticables mais surtout à adapter selon les approches de chaque enseignant, le matériel disponible, la disposition de la classe, l’effectif d’élèves en charge et leurs niveaux de compétence en narration, en utilisation des outils numériques et leur sensibilité artistique.
L’écriture du scénario d’une capsule vidéo éducative consiste bien évidemment à établir la mise en scène des connaissances à mettre en avant. Sous forme de texte, pas forcément extrêmement précis, il consiste à définir :
Les connaissances à transmettre sont celles que les élèves ont à acquérir. Le préalable indispensable est qu’elles soient maitrisées par les élèves pour pouvoir les mettre en scène. Ce n’est souvent pas le cas, et c’est tant mieux !
La rédaction du scénario de la capsule vidéo peut schématiquement être effectuée à deux moments du chapitre :
La production d’une capsule vidéo en fin de chapitre, bien qu’intellectuellement séduisante, n’est à mon sens pas la plus intéressante pour deux raisons principales. La première est organisationnelle. La fin d’un chapitre est le début du suivant. Afin que cette activité fasse sens, il est important de bénéficier de la dynamique du chapitre en cours afin que préparation, tournage, montage et visionnage des capsules finales, activités possiblement chronophages, se fassent dans la foulée. La seconde est psychologique. Mobiliser les élèves sur un chapitre bouclé et leur demander de s’investir dans un nouveau, sur une thématique parfois sans connexion avec le précédent, est un exercice compliqué.
Construire le scénario, et même l’ensemble de la capsule vidéo, au fil du chapitre s’apparente à « apprendre en marchant ». La rédaction du scénario peut débuter :
Les élèves d’une équipe de réalisation doivent bien entendu s’en tenir au scénario, qui peut être amené à bouger dans deux circonstances principales : si l’enseignant qui doit le valider émet des objections ou y relève des erreurs ; si des idées des élèves permettent de l’améliorer, sans que cela amène à retarder ou allonger le temps de réalisation. On amène ainsi les élèves à respecter un protocole qu’ils ont établi et les délais impartis.
Pédagogiquement, l’enseignant doit s’emparer de cette étape et discuter du scénario avec les élèves. Sur le fond, c’est l’occasion pour lui d’avoir un aperçu de ce qu’ont compris les élèves, sans la pression d’une évaluation de compétence et/ou chiffrée. Réécrire le scénario avec les élèves, c’est ajuster leurs connaissances. Sur la forme, les remarques de l’enseignant peuvent l’amener à émettre des conseils et des recommandations sur la réalisation et le tournage. Cela ouvre une fenêtre sur l’EMI, mais également sur le monde de l’audiovisuel. Une contribution au parcours avenir des élèves.
Un storyboard est la description sous forme de dessins d’une séquence animée. C’est une étape importante de la mise en scène, qui permet de donner corps pour la première fois la vision du réalisateur, mais également de servir de base de dialogue avec toute l’équipe de production et de réalisation. Cette étape est réalisée par un dessinateur, dont l’interprétation du scénario peut faire évoluer l’approche du réalisateur.
Un storyboard, si un membre de l’équipe est motivé pour le réaliser, peut constituer un excellent outil de cohésion et de coordination, les élèves pouvant se représenter ce que devra donner leur production. Si aucun élève n’est cependant en mesure de le réaliser sous forme de dessin, la capsule vidéo peut tout de même être réalisée ! En effet, un storyboard est en général constitué de croquis accompagnés d’indications de mise en scène, de tournage et d’accessoires à employer, ce qui est possible à toute équipe d’élèves.
Storyboard d’une des étapes d’El Niño (évaporation de l’eau chaude du Pacifique, entrainant la formation de nuages et des pluies en Asie)
Un storyboard n’a en général pas à être aussi détaillé que celui d’El Niño présenté ci-dessus. Il peut néanmoins constituer une maquette, étape ultérieure au storyboard, qui donne une vision plus précise des scènes à réaliser. Les images ci-dessous sont les maquettes d’un diaporama expliquant l’origine du pétrole :
Origine du pétrole – maquette de la diapositive 01
Origine du pétrole – maquette de la diapositive 02
Origine du pétrole – maquette de la diapositive 03
Fonds pour les circulations sanguine et sèveuse
La collecte du matériel est très différente selon le type de capsule vidéo à produire. Indispensable, un smartphone/tablette équipé des apps adaptées au tournage : iMovieTM (iOSTM, gratuite) pour le tournage/enregistrement audio/montage/encodage, Animation en volume/Stop Motion (iOSTM et AndroidTM, gratuite). Pour le matériel de tournage lui-même :
Le détail des logiciels et apps utilisables pour la réalisation sur la page Créer une capsule vidéo.
La liste du matériel est à établir avec les élèves, voire avec chaque équipe. L’enseignant doit inciter les élèves à se répartir les objets à créer ou à rassembler afin de mettre en avant les compétences de chacun (dessin, fabrication, matériel personnel de l’élève) et de développer la cohésion de l’équipe. Tout matériel manquant le jour du tournage est une difficulté que l’équipier fait peser sur les autres, qui peut grever la qualité de la capsule finale (et l’évaluation que l’enseignant fera du travail de chaque membre). Pour plus de sécurité, l’enseignant peut collecter et conserver ce matériel en amont du jour du tournage.
Là, on entre dans le vif du sujet ! C’est en effet la partie qu’attendent les élèves avec impatience, mais également l’étape déterminante qui va conditionner le rendu et le succès de la capsule vidéo : une vidéo au rendu désastreux perd son public rapidement, et pas du tout parce que le temps d’attention d’un individu sur le Net est celui d’un poisson rouge, comme précisé dans cet article.
Tournage Stop Motion sur la circulation sèveuse
Un vademecum pour la réalisation de vidéos en stop motion vous permettra de connaitre les règles essentielles à respecter pour un tournage dans de bonnes conditions. De même, un guide d’utilisation d’iMovieTM, accompagné des règles essentielles de tournage, évitera bien des déconvenues !
L’enseignant doit adopter, dans cette phase de tournage, la posture d’un régulateur et d’un conseiller. Régulateur, car il est est là pour éventuellement recadrer les élèves qui se disperseraient, relancer les élèves qui s’attardent sur des difficultés techniques, maitriser le temps qui ne manque pas de s’écouler rapidement lorsque plusieurs équipes de tournage fonctionnent en même temps et que les élèves sont plongés dans leur réalisation ! Conseiller, en rappelant les règles de tournage, le fonctionnement des apps, en discutant avec les élèves des choix de cadrage, de phrasé, d’éclairage, en suggérant des améliorations bref, un l’enseignant devient un consultant. C’est une posture de l’enseignant intéressante, car elle amène à faire confiance aux élèves et les faire ainsi gagner en autonomie. Certains élèves, plutôt discrets à l’accoutumée, se révèlent être plus épanouis, moteurs au sein de leur équipe, voire meneurs : ils répartissent les tâches, prennent des initiatives, font des propositions aux autres et à l’enseignant.
Le commentaire audio ou le texte des acteurs est à faire rédiger par les élèves et à valider par l’enseignant. Cette tâche permet à la fois de travailler la rédaction, mais également d’avoir un aperçu supplémentaire de la compréhension des phénomènes par les élèves, après celui obtenu lors de l’écriture du scénario. A minima, ils peuvent reprendre le texte du cours s’il a déjà été copié par les élèves. Mais le mieux est que les élèves reformulent le résultat de leurs connaissances, de leurs recherches documentaires et des vidéos qu’ils ont pu visionner. Cela présente trois intérêts :
Un enregistrement audio se déroule idéalement dans un studio. Un établissement scolaire classique n’en disposant pas, il est tout à fait possible de faire réaliser des enregistrements audio via un micro-casque relié à un ordinateur. Cependant, même un micro-casque en bon état peut être difficile à trouver. En revanche, les smartphones/tablettes sont devenus monnaie courante dans les mains des élèves ! Un vademecum de l’enregistrement audio liste les principes de base de l’enregistrement audio en classe, afin de guider élèves et enseignants dans l’obtention de fichiers de qualité.
Selon le type de capsule vidéo et le degré de compétence en montage des élèves – et de l’enseignant ! -, le montage peut être réalisé :
Une fois réunis, les fichiers doivent être rigoureusement renommés, identifiés et rangés. En effet, les fichiers peuvent être déposés avec les noms par défaut de chaque app ou logiciel, ce qui ne facilite pas leur identification et, par conséquent, le montage final. Ce travail peut rapidement tourner au cauchemar s’il n’est pas organisé. Je conseille à l’enseignant de prendre le temps nécessaire pour le réaliser avant de réaliser le montage ou de le confier à un élève, sans quoi la réalisation de la capsule peut être bloquée ;
Deux points importants doivent être partagés avec les élèves concernant le montage :
Dans tous les cas de figure, le temps consacré à la réalisation de ces tâches numériques n’est pas du temps perdu : la compréhension des techniques et l’acquisition des compétences numériques par les élèves est rapide car, à la production de la capsule vidéo suivante, les étapes techniques sont bien plus fluides et rapides. Bien des explications et des mises au point, déjà effectuées au tournage précédent, sont désormais intégrées. Les élèves deviennent ainsi plus autonomes, aussi bien des points de vue organisationnel, narratif que technique. L’enseignant peut alors pratiquer son activité de consultant/animateur en guidant chaque équipe dans l’amélioration de leur travail.
De plus, les élèves acquièrent des compétences en partage de fichiers, utilisant les outils listés précédemment. À l’enseignant d’expliquer, au moment des partages, les principes de chacun, leurs avantages et leurs inconvénients et leurs limitations. Ils s’approprient ainsi davantage l’étendue des possibilités de leur smartphone, vont plus loin que leurs usages coutumiers, et leur ouvre l’esprit sur de nouvelles utilisations et, pourquoi pas, de futurs hacks.
L’encodage est la partie la plus simple de la production. Il consiste à produire un seul fichier vidéo avec l’ensemble des médias montés ensemble. Sur un logiciel de montage sur ordinateur, les conteneurs (formats) à privilégier sont les MP4 et WEBM, reconnus par l’ensemble des navigateurs web. Pour iMovieTM, et plus généralement pour les plateformes de la marque AppleTM, le format MOV est celui proposé par défaut. Il est cependant bien reconnu par les navigateurs actuels.
Les films ayant pu être tournés sur des smartphones/tablettes différents, il est conseillé d’utiliser les caractéristiques techniques suivantes pour la vidéo finale :
Certaines vidéos seront donc agrandies avec une petite perte de qualité, mais cela reste invisible tant que la capsule complète n’est pas visionnée en définition HD.
Les définitions des vidéos et les formats d’encodage, sans nécessairement amener à une explication très détaillée – qui ne serait pas très intéressante ni pour la quasi totalité des élèves, ni pour l’enseignant ! -, peuvent néanmoins ouvrir la discussion avec les élèves sur deux points :
Cette étape, qui s’apparente à l’avant-première avec l’équipe du film, est le moment qui permet à la fois un retour sur ce que les élèves ont fait pour y parvenir, aussi bien du point de vue positif que négatif. Ce n’est pas un temps destiné à féliciter ou à incriminer quiconque, mais bien à soulever les qualités et les défauts de leur production – et il y en aura immanquablement. Mais c’est aussi le moment d’apprécier ce qui a été accompli ! C’est donc bien l’esprit d’équipe qui doit être ravivé à cette étape de la production : avec plusieurs équipes de tournage, aucun élève n’a ni de vue d’ensemble de la production, ni d’idée de la qualité de ce que les autres ont produit. Voir la production dans sa version finale, c’est rendre les élèves fiers de leur travail !
Consigne pour la réalisation des capsules vidéos sur les mouvements de l’air
La consigne ci-contre, comme celle reproduite plus haut pour la production de diaporamas animés, est accompagnée d’une évaluation par curseur. Comme indiqué précédemment, la lecture du premier niveau de cette évaluation permet d’expliciter les attendus. Ils sont donc à commenter et à mettre en écho avec les étapes à suivre et les recommandations. Ces attendus sont bien entendu à modifier selon le type de capsule vidéo à produire, mais également selon les compétences que l’enseignant veut évaluer. Selon l’approche choisie, il est possible :
Ces deux approches sont à mes yeux valables, c’est à l’enseignant – mieux, à l’équipe enseignante – de définir l’approche choisie. Dans les deux cas, la formalisation des niveaux d’exigence est difficile à effectuer, tant les paramètres à apprécier peuvent être nombreux, mais c’est le lot de toute compétence. De plus, si l’activité des capsules vidéos se réalise avec une équipe d’enseignants, une coordination des attendus et de l’évaluation des compétences est à effectuer : qualité attendue du texte des élèves, des commentaires en voix off, des images, du jeu des élèves, de la précision des diaporamas animés, de la prise de son, du rythme de la vidéo, etc. On évalue là à la fois des compétences scientifiques, linguistiques, narratives et artistiques.
Le travail étant par équipes de deux, trois ou quatre élèves, peut être évalué selon deux approches :
Dans la première, si le travail d’équipe a été une dynamique importante au sein du groupe, l’évaluation peut à mon sens être la même pour tous ses membres. En effet, les compétences et la somme de travail de chacun ont été complémentaires et attribuer les mêmes évaluations pour tous est reconnaitre et valoriser cette collaboration. La seconde est à mon sens à n’effectuer que dans le cas où un ou plusieurs membres n’ont pas totalement joué le jeu de ce travail. L’enseignant reconnait ainsi l’implication de chacun à sa juste valeur. Dans les deux approches, au moment du visionnage collectif, il est important de verbaliser oralement les raisons des évaluations faites par l’enseignant. Ainsi, si bienveillance et justice doivent présider à cette évaluation, les élèves doivent non seulement pouvoir comprendre que l’investissement de chacun d’eux à été reconnu à sa hauteur, mais que ceux qui ont eu de moins bonnes évaluations auront tout à gagner à s’impliquer davantage lors des prochains travaux en équipe. Pour en savoir plus sur l’évaluation par curseur, cet article la développe plus avant.
La réalisation d’une capsule vidéo est une petite aventure pour les élèves, comme pour l’enseignant. La qualifier de « petite », ce n’est pas la minorer, bien au contraire. C’est l’occasion de fédérer les élèves autour d’un projet de courte durée, qui aura la vertu de maintenir le maximum de leur attention sur une courte période. C’est également la possibilité de faire produire plusieurs capsules vidéos dans l’année. On évite ainsi l’effet de lassitude que les élèves peuvent ressentir avec un projet de longue haleine.
Bien entendu, tout enseignant ou équipe d’enseignants doit placer son niveau d’exigence concernant la technique utilisée, la durée de la capsule vidéo, la qualité de la narration et du rendu, l’organisation et la répartition du travail et surtout le temps qu’elle veut y consacrer. Le temps de la classe est précieux, une part plus importante en sera consacrée à la prise en mains des outils, à l’explicitation des attendus et à l’organisation du travail. Cet investissement en temps n’est cependant pas perdu. Pour les capsules suivantes, une grande partie de ce travail pourra être transférée en dehors de la classe. Les compétences mises en œuvre pourront ainsi être évaluées et plus facilement validées dans la répétition des activités.
Pouvoir apprécier ce qu’ils ont accompli, pouvoir comparer, critiquer, débattre de leurs productions avec les autres élèves, ainsi qu’avec les productions des élèves d’autres classes et établissements est l’opportunité non seulement de se situer, mais également de favoriser l’émulation, trouver de l’inspiration pour les prochaines capsules vidéos.
Créer des capsules vidéos est également l’occasion de mettre en œuvre les compétences civiques des élèves : faire profiter de leurs savoirs et de leurs compétences les autres élèves, c’est à la fois valoriser ce qu’ils sont et savent faire, mais également leur donner le gout du partage. En contribuant aux plateformes de capsules vidéos réalisées par les élèves, ils deviennent producteurs de contenus. Pour y parvenir, une réflexion sur les savoirs à acquérir, sur ce qu’ils en ont compris et retenu, c’est développer leur appropriation par les élèves. En consultant des capsules sur des thématiques qu’ils n’ont pas abordées ou n’ont pas comprises en classe, ils sont alors consommateurs de contenus. C’est dans ce double positionnement que les élèves sont replacés au cœur de leurs apprentissages.
Vous devez être connecté(e) pour laisser un commentaire.
À propos de l’auteur